HARCELEMENT ? DES ECHANGES SANS FAUX-FUYANTS.

8 novembre : journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire.

Affiche du concours national

Le collège François Lorant s’est évidemment impliqué dans le mouvement du jour en ouvrant la discussion au sein des classes mais les devants avaient déjà été pris dès le mois d’octobre par le biais d’une intervention sur ce thème, à destination de tous les élèves de 6e. Revue de détail des actions entreprises !

Pour le collège, décision a été prise de faire porter les interventions extérieures sur les niveaux 6e et 5e : plus on ouvre le débat tôt, plus on peut espérer diffuser et faire infuser une parole démystifiante, fondée sur la prise de conscience d’une réalité dont tous ont au moins entendu parler -s’ils n’en ont déjà un vécu personnel- et qui interpelle forcément. Preuve en est : nombre d’entre eux avaient vu tout ou partie de la récente soirée TV consacrée au film « Pourquoi j’ai brûlé mon cœur », qui relate la tentative de suicide par immolation d’un adolescent.

  • Dès le jeudi 11 octobre, tous les élèves du niveau 6e se sont vu proposer l’intervention, sous forme d’une conférence-débat, de Noémya Grohan. Déjà venue par deux fois dans l’établissement, elle porte de par son histoire personnelle un message fort qui a le mérite de toucher un public adolescent.
    Noémya

    Sans ambages, avec des mots simples, elle revient sur son vécu de collégienne harcelée, insultée ; elle dit sa détresse et son silence, son mutisme pendant ses quatre années de souffrance ; sa parole qui peut par la suite enfin se libérer, tremplin pour son retour à la vraie vie, avec les cahots que l’on imagine.

    Noemya face à un public attentif

    Les élèves découvrent aussi l’énergie qu’elle en a dégagé, prenant forme dans l’action et dans la création de son association d’aide aux victimes de harcèlement, « Génér’action ». Noémya arrive avec son livre en étendard, « De la rage dans mon cartable » mais aussi avec des supports vidéo limpides : des cas concrets sont proposés à la réflexion des élèves. Harcèlement en EPS, tabassage dans les toilettes, racket, moqueries systématiques, jets de boulettes derrière le dos de l’enseignant…Multiples scènes, multiples occasions d’intervenir pour un public attentif qui ne s’est pas fait prier.

    Un public… des questions !

    Noémya n’a pas manqué d’insister sur la nécessité de pouvoir exprimer son mal-être ; elle a également longuement expliqué le schéma du harcèlement « harceleur-victime-témoin », mettant en exergue le poids décisif que peut -et devrait !..- jouer ce dernier.

⇒ Les échanges en classe, au sortir de cette conférence, ont ainsi pu permettre à certains d’évoquer le cas d’une sœur aînée, d’un camarade de primaire…ou de parler d’eux. Avec simplicité, avec des larmes parfois. L’on pointe alors, au gré de ces contributions spontanées, le fait que le harcèlement est polymorphe et insidieux, qu’il se faufile dans la moindre faille, dans la plus petite nuance -érigée en « différence » : origines, couleur des cheveux, taille, lenteur dans les apprentissages… Des travaux écrits ont également matière à réflexion.

Cahier de 6e
Compte rendu en 6e

- Dès le mercredi 7 novembre, à l’initiative de la Vie scolaire, vingt affiches, fruit d’un concours proposé par le Ministère de l’Éducation Nationale, ont trouvé place sur les murs et portes de l’établissement afin d’attirer le regard, d’arrêter un instant sur une phrase-clé, un mot choc, une scène dérangeante. Et force est de constater que cet affichage fonctionne et interpelle.

- Le jeudi 08 novembre au matin, dans le cadre du CESC (Comité d’Éducation à la Santé et à la Citoyenneté), messieurs Gouzon et Ecobichon de la Gendarmerie Nationale sont intervenus sur le thème du cyber-harcèlement, en salle polyvalente, auprès des quatre classes constituant le niveau 5e.

Cyber harcèlement Danger

Le sujet est d’importance dans la mesure où l’on sait bien la place qu’occupent Internet et les réseaux sociaux dans la vie quotidienne des élèves, souvent d’ailleurs pour leur permettre une ouverture au monde devenue incontournable. Ils ont notamment présenté des pratiques devenues de véritables dérives en ligne, telles que le « sexting » (acte d’envoyer électroniquement des textes ou des photographies sexuellement explicites, surtout d’un téléphone portable à un autre), le « happy slapping » (pratique qui consiste à filmer à l’aide de son téléphone portable une scène de violence subie par une personne ) mais également le « grooming » (fait que des adultes malveillants utilisent les réseaux sociaux, les forums de discussion, les sites de jeux vidéo pour préparer des enfants à l’abus en prétendant être eux-mêmes des enfants). Ils ont aussi abordé un sujet actuellement particulièrement viral, celui du « Momo Challenge » dont le principe et la portée ont impressionné les élèves…qui pour beaucoup connaissaient déjà le phénomène.

NON au Momo Challenge !!!!

L’importance d’en discuter et d’en démonter les mécanismes pernicieux s’avère dès lors d’autant plus précieux que la dimension même de « challenge » pourrait être susceptible d’attirer des enfants désireux de se construire une image de battant, au prix d’une prise de risque inconsidérée.

- Évidemment, le travail de prévention ne se cantonne pas au seul 8 novembre : chaque professeur principal, sur ses horaires de vie de classe, va à présent pouvoir s’emparer du sujet à sa guise, réactivant la thématique que l’on a vue vaste, selon les besoins et les questionnements propres à sa classe, selon l’angle d’attaque et la résonance qu’il souhaite lui conférer. Sur le thème du harcèlement en effet, nul doute que le débat doit se muer en un cheminement sur le long terme, afin de garder ouvertes les portes du dialogue.

Une lecture plaisante en 6e, tout à la fois ludique et édifiante : comment le petit garçon, l’ogre et le loup quittent (un peu) les sous-bois pour faire réfléchir au harcèlement et pour donner des pistes afin de s’en sortir !!

Un album ad hoc !

Voir en ligne : Site de l’association créée par Noémya Grohan