LA PLUME et LES MOTS au service de la CITOYENNETE !

On sait que la formation de l’élève, futur citoyen, est un objectif auquel doit tendre l’enseignement dispensé au collège et que toutes les disciplines y contribuent, au fur et à mesure de l’année scolaire. Il est toutefois des temps forts qui méritent d’être mis en exergue : M. CUEFF, professeur de Français, a ainsi permis à ses classes d’aiguiser leur esprit critique non seulement dans le cadre de son cours, mais aussi de façon décalée pendant la semaine nationale consacrée à la lutte contre l’antisémitisme et même… hors les murs !

Première étape : donner voix aux mots ! Les mercredis 20 mars et 24 avril, deux classes de quatrième du collège, les 4A et les 4B, escortés par M.CUEFF et ses deux assesseurs zélés M.ABRAHAM et PRAT, ont passé la matinée au palais de Justice de Saint-Brieuc. Cette sortie pédagogique répondait à un double objectif :

  • conclure de façon relevée un cycle d’AP (Accompagnement Personnalisé) Français portant à la fois sur les récits réalistes du XIXe siècle et sur les procédés de l’éloquence judiciaire.
  • prolonger le chapitre du programme d’E.M.C sur la Justice française.

Durant ces deux matinées, les élèves ont d’abord eu la possibilité d’assister à des audiences à juge unique dans la salle principale du palais de Justice de Saint-Brieuc. Les chefs d’inculpation se sont révélés très divers : port d’arme, fraude fiscale, accrochage suivi d’un délit de fuite, accident de la route, violences conjugales. Un panel éclectique mais très représentatif du quotidien de cette instance. Ils ont ensuite pris eux-mêmes la parole en interprétant les personnages d’un procès dans une salle d’audience annexe, généreusement mise à disposition par Mme Zucarelli, greffière. Finalité de l’exercice ? Jouer le procès d’un personnage fictif né sous la plume de Maupassant dans ses nouvelles réalistes, connues pour leur caractère souvent très sombre…

Affaire ténébreuse ?!..
Plaider n’est pas jouer…

Les protagonistes de « La mère aux monstres », « Une vendetta » et « Le petit fût » ont donc défilé devant la barre, épaulés par leur avocat, jusqu’au délibéré proposé par un jury d’élèves spectateurs, sous la houlette du juge CUEFF dont l’impartialité et la droiture n’ont évidemment jamais été remises en question !

Face au juge CUEFF…

Seconde étape : mettre des mots sur les images ! Le 25 mars, pour clore une semaine consacrée à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, M.CUEFF a proposé un atelier sur les préjugés antisémites. S’appuyant à la fois sur un sondage publié dans le magazine Marianne et sur l’argumentaire des sites conspirationnistes, il avait préparé un questionnaire et réalisé des illustrations destinées à invalider les préjugés les plus tenaces. Fort heureusement, comme l’a montré un rapide sondage préalable et anonyme, beaucoup d’élèves n’avaient pas connaissance de ces idées reçues qui trouvent pourtant leur plus vaste chambre d’écho dans les réseaux sociaux. Au fil des échanges, il est apparu que c’est bien moins l’accusation de cupidité et de conspiration qui faisait réagir, mais que l’essentiel des interrogations et réactions portait sur des notions théologiques complexes (interdits religieux, attente du Messie, origine des livres saints) qui peuvent paraître en effet confuses pour le profane : confuses… et dès lors source de bien des amalgames et interprétations dangereusement erronés.

Préjugé tenace : la domination du monde
Préjugé et Histoire : la question israëlienne
Préjugé tenace : origine et religion

Ces strips très parlants ont en tout cas aisément permis de lancer la discussion : on sait trop bien le rôle de l’image, vecteur essentiel d’information et de communication pour nos élèves. Le pari était alors gagné : parler, commenter, discuter, c’est déjà se construire un point de vue et savoir entendre celui de l’autre.