LES LATINISTES ET L’ORIENTATION ? PROFESSION : ARCHEOLOGUE !

Le vendredi 2 février a offert aux élèves de troisième la possibilité de réfléchir à leur parcours et aux formations qui pouvaient s’offrir à eux. Les latinistes de niveau 4e et 3e ont évidemment saisi l’occasion pour se démarquer un peu des choix d’orientation par trop convenus en rencontrant un archéologue, Romuald Ferrette, chargé de recherches à L’INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives) !

Les latinistes ont en effet bénéficié ce vendredi 2 février d’une rencontre avec l’archéologue Romuald Ferrette, qui travaille au sein de la section régionale rennaise de l’Inrap. A l’initiative de cette séance très dense, un élève ! C’est par le biais de Nils Languille, de la classe de 4èmeD, que s’est établi le contact entre ce professionnel de terrain et Gaëlle Melscoët, l’enseignante de latin, peu rompue aux réalités des chantiers de fouilles !!

Découverte du métier

Amorcé dès octobre, le projet s’était fixé comme objectif premier de proposer aux élèves la présentation de ce que recouvre la profession d’archéologue, afin de la démythifier et de lui rendre sa dimension la plus concrète, fort éloignée des représentations souvent alimentées par le cinéma ! De façon très informelle et ouverte, Romuald Ferrette s’est donc lancé dans un panorama très exhaustif des différents aspects de sa profession, commençant par expliquer qu’elle recouvrait nombre de métiers très variés qui cohabitaient sur les chantiers. Il n’a d’ailleurs pas manqué de préciser que la mixité était de mise, quels que soient ces métiers. Topographe, dessinateur, géologue, photographe, chargé de fouilles ont ainsi été passés en revue. La mission de chacun a été expliquée et les questions de pénibilité et difficultés tant physiques (creuser, se courber, gratter le sol…) que météorologiques (fouiller sous la pluie, dans la boue…ou par -2° !) n’ont pas été omises.

Les mots techniques, ça interroge !

Il a ensuite abordé des questions de procédure : comment se lance une recherche préventive ? Qui la commandite ? Est-elle nécessairement suivie d’effets ? Si oui, lesquels ? On a ainsi découvert la prospection aérienne tout autant que celle due au hasard d’une découverte fortuite par un particulier qui déterrerait un trésor de monnaies gallo-romaines dans son jardin ! On a aussi compris que si des fouilles prospectives n’étaient pas jugées au final assez convaincantes…on abandonnait le site.

Au rythme d’un PowerPoint fourni, il a pu présenter les conditions dans lesquelles s’effectue une campagne de fouilles et a insisté sur les réalités du terrain : usage des pelles mécaniques, repérages aériens liés à l’hygrométrie des sols dans les champs, utilisation de peinture orange pour baliser les zones fouillées et les marquer même par intempéries… Les notions de stratigraphie (exploration des strates ou couches constitutives des sols), de sondages, de « carottes » n’appartenant pas du tout à l’ordre des légumes mais à celui des prélèvements de terre par strates, ont été abordées.

Mais qu’est-ce que la stratigraphie ?

Devant ce propos copieux, les questions ont été nourries ! On peut dire que le PowerPoint a continuellement été interrompu par des interrogations cruciales : qu’est-ce qu’un enclos fossoyé ? une nécropole ? la métrologie ? Que vient faire la trigonométrie sur un champ de fouilles ?

Florentin ne lâche rien

La dernière partie de la rencontre, pourtant prolongée (merci aux collègues patients !!), a particulièrement fait réagir : Romuald Ferrette a en effet présenté l’un de ses propres chantiers au gré d’un jeu « avant/après » qui a permis aux élèves de percevoir l’intérêt de l’archéologie.

Manifestement, l’archéologie passionne !

Partant des vestiges mis au jour, on se voyait ensuite proposer la modélisation des lieux tels qu’ils devaient exister il y a 2000 ans. Ces reconstitutions de « domus » (=maison en latin) et « villa » (=résidence à la campagne) ont été constamment comparées par nos latinistes à ce que sont les dimensions de nos maisons, aujourd’hui ! La domus de 1500m2 -avec étage !- a fait nombre d’envieux. On a ainsi observé un « triclinium », salle à manger antique, avec ses trois banquettes…en version « été » (en extérieur) et « hiver » (dans la domus). Les élèves ont de surcroît découvert que Romains et Gallo-Romains avaient des bains privés (des « thermes ») précurseurs de nos thalassothérapies : véritables « parcours santé » en trois pièces, l’une froide pour se tonifier, la deuxième tiède pour se faire masser, huiler et pratiquer un peu d’exercice, la troisième, chaude, pour se détendre. Ces résidences pouvaient en outre comporter des jardins d’agrément et bénéficiaient du chauffage par le sol, nommé à l’époque « hypocauste ». De quoi relativiser le modernisme !!

Une rencontre très riche par conséquent, qui a retenu l’attention de l’assistance jusqu’au bout, y compris la doudoune enfilée !! Romuald Ferrette a laissé de nombreux documents papiers ciblant chacun une branche différente de ce vaste domaine qu’est donc l’archéologie (paléologie, céramologie, carpologie, anthropologie, xénologie, anthracologie…) ainsi que la copie de son support vidéo. Cette manne va permettre de continuer à creuser le chantier en cours, avant un second rendez-vous envisagé pour la fin de l’année scolaire !!

Voir en ligne : Video Romuald Ferrette, fouilles à Rennes