« Ce que je veux dire » : les élèves face aux ados…

L’adolescence en question et en questions. C’est en substance ce que propose la création « Ce que je veux dire » de la Compagnie briochine AKentrepot, dirigée par la metteure en scène Laurance Henry. Né de résidences artistiques effectuées au cours de l’année scolaire 2022-2023, ce spectacle a été proposé, les 12 et 13 octobre, aux élèves de 4e et de 3e du collège François Lorant dans la salle du C.A.C. de Moncontour.

Une lecture de l’adolescence, soit…mais élaborée à partir de la matière première elle-même. Laurance Henry et son équipe sont en effet allées à la rencontre de classes de collégiens, à Moncontour, en Lozère, à Marseille, à Clermont-Ferrand, en région parisienne ou encore à Mulhouse, au cours de résidences menées pendant l’année scolaire passée. Rencontres à huis clos, hors présence d’enseignants, pour laisser place à une parole attendue comme plus vraie. Un questionnement mené sur les attentes, les peurs, les refus ; sur les postures aussi. Sur la musique. Deux classes de 4e du collège avaient pris part à ces échanges, sans forcément bien cerner l’objectif des artistes qui, de leur côté, avaient mis en évidence le caractère fructueux de ces temps partagés.

Accueil des élèves au CAC

Avec la présentation du spectacle nourri de leurs apports, les élèves ont eu la réponse à leurs interrogations, incarnée par un trio de comédiens : Maria, Marco et Thomas. Trois figures d’adolescents, à l’étroit dans le monde et sans repères. Au cours de la pièce, la parole, se crie, se perd, s’apaise, se hurle. En boucle. Entre silences et joutes verbales, les adolescents crient, griffent, se rabibochent, luttent ou dansent. Entre deux Schoko-bons, quelques M&M’s et trois fraises Tagada, ils tentent « d’ambiancer » leur existence. Face à ce trio -leur miroir ?-, les élèves ont su faire la part des choses et dépasser un peu les stéréotypes présentés, les colorations langagières propres à la diversité des paysages scolaires visités par Akentrepot et leur expérience personnelle de l’adolescence. Qui s’est retrouvé dans l’adolescent procrastineur, qui dans le blagueur, qui dans la question « où est ta place ? », qui dans la réponse « Chépa ». À les entendre après le spectacle et après la discussion en bord de plateau, c’est l’énergie des comédiens qui les aura le plus marqués. Le final sous forme de piste de danse aussi, car les artistes y ont convié certains élèves. Et surtout, entre disputes et danses effrénées, c’est le goûter partagé par Maria, Marco et Thomas qui fait parler : la saveur de cet âge, sans doute !

Voir en ligne : Le site de la compagnie AKentrepôt