Représentation théâtrale très E3D pour les 6A et 6B !

Que vient donc faire le label E3D dans le compte-rendu d’une représentation théâtrale à laquelle ont assisté les classes de 6A et 6B le vendredi 15 novembre ? Nul besoin de s’en étonner si l’on se souvient d’une des ambitions de ce label : amener les élèves, grâce à tous les leviers proposés au collège, à acquérir, maîtriser mais également transmettre une culture de l’Autre qui leur permettra de se construire en tant que citoyen. Justement, la pièce « Mille ans », écrite par Marc-Antoine Cyr et mise en scène par Laurance Henry de la compagnie AKentrepôt, cherche à questionner la richesse des liens intergénérationnels : entre enfance, âge adulte et vieillesse, le passage se ferait-il donc en 3D : « Drôlerie, Douleur, Douceur » !?

La compagnie AKentrepôt n’en est pas à son premier partenariat avec le collège François Lorant : quelque neuf années ont permis à des classes de 6e et de 3e de travailler sous la houlette de Laurance Henry, dans le cadre du cours de français de Mme Melscoët. Pour 2020, grâce au service « action artistique et éducation culturelle » de Lamballe Terre & mer, organisateur et partenaire financier du collège et de la compagnie pour ces projets, la collaboration va repartir de plus belle avec la classe de 6B ! En attendant, possibilité était offerte aux futurs comédiens de venir assister à un spectacle mis en scène par la compagnie : belle entrée en matière ! Le vendredi 15 novembre, les 6B, accompagnés de leurs camarades de 6A, se sont donc rendus au CAC de Moncontour afin de voir jouer « Mille ans ». Pendant une heure environ, les élèves ont ainsi suivi le questionnement d’un garçonnet de sept ans, Milan, seul enfant sur une île, constituée de blocs blancs empilés tels des Lego (et forcément modulable, donc) nommée Diamezek…avec 76 personnes âgées, « Marie, Anna, Séraphin, Joséphine » ou « Onésyme » qui attend de pouvoir mourir..! Drôle de situation -pas drôle.

Vieillir ensemble

Le feu aux poudres est mis à la suite d’une visite reçue par Milan, celle de Peste, une fille qui revient en voix off, pour inciter Milan (elle porte donc bien son prénom !) à se comporter enfin en enfant : assez de la vie avec des petits vieux dont il doit conserver les souvenirs ! Il faut vivre une existence de gamin…et faire des bêtises ! Il faut tout bousculer, tout casser, quitte à faire du mal aux autres ! Milan hésite, doute, essaie. Formules magiques, rituels divers, questions sans réponse à la maîtresse Mme Jeannine, explosion de gamineries…et du placard à jouets qui déverse un torrent incontrôlable de jeux et objets divers : Milan semble déterminer à être enfin un enfant, un vrai ! Sauf qu’il a un interlocuteur privilégié sur cette île : Jonas, vieil homme sympathique, à la mémoire sacrément défaillante, jamais en panne d’histoires (quoique sans fin, vu qu’il les oublie !). « Qui est-il pour Milan ? », se sont a posteriori demandé les élèves. On ne le sait pas et ce n’est pas grave. Ce qui compte, c’est que c’est sa voix qui va guider, rabrouer, tenter de réveiller, apaiser, ramener Milan à cette place dont il est en quête. Car Milan lève les yeux pour trouver la lumière, son étoile, son destin peut-être…

En attendant l’étoile…

Fuir l’île ? C’est une possibilité ! Milan s’en saisit et profite de la nuit pour quitter les lieux, sur son radeau qui n’est autre qu’un des blocs de l’île elle-même ! Le voilà seul en mer, dans l’obscurité, dérivant sur son morceau d’île. Pas tenable. Alors, il choisit de revenir pour retrouver Jonas et trouver sa place. Là.

Seul sur la mer immense…
Milan revient

Histoire de donner aux élèves quelques clés pour mieux comprendre la pièce, une rencontre bord de scène leur a été proposée à l’issue de la représentation : bien sûr, on s’est interrogé sur le métier de comédien et la difficulté d’apprendre un texte. Grand étonnement en apprenant que le comédien incarnant Jonas avait dû -et pu !- apprendre ses répliques en cinq jours ! Laurance Henry a demandé aux élèves quelles étaient leurs hypothèses quant au dénouement de la pièce : Milan reste-t-il sur l’île ? Définitivement ? Préférera-t-il encore la quitter ? Le débat n’est toujours pas clos et la discussion pourra se poursuivre en classe, par le biais de restitutions variées sur le cahier d’écrivain. Pour les 6B, l’aventure de Milan va certainement continuer à les interpeller jusqu’en juin, car on entend dire, deci delà, que c’est précisément sur ce texte qu’ils vont avoir la chance de travailler à partir du mois de janvier prochain ! Vraiment « durable », cette sortie culturelle !!!

Salut des artistes

Voir en ligne : Le site de la compagnie Akentrepôt : infos sur « Mille ans » !